Projet pédagogique «Mémoires de la 2de guerre mondiale» en Première BAC PRO
Le Projet pédagogique «Mémoires de la 2de guerre mondiale», coordonné par Laëtitia Bellotto, Enseignante de Lettres – Histoire-Géographie au LP a démarré cette semaine avec 2 classes de Première professionnelle qu’elle partage avec Elodie Dutault, Enseignante d’Arts Appliqués.
Les élèves de 1TA et 1TCI-TMAT se sont rendus jeudi 7 novembre dans les Pyrénées-Atlantiques, pour une visite du camp d’internement de Gurs https://campgurs.com/ avec deux guides de l’Amicale du Camp de Gurs. Philippe Jean et F Redondo ont présenté et expliqué le contexte historique de ce lieu de mémoire, qui s’étend sur 2 kms de long sur 500 m de large et était composé de 13 îlots sur lesquels avaient été construits des baraquements en bois très sommaires - construits au départ pour être "provisoires". Un "provisoire" qui a duré puisque le camp de Gurs a «accueilli» et/ou «enfermé» jusqu’à 65 000 personnes en plusieurs vagues : des Républicains espagnols réfugiés à partir de 1939 (instauration de la Dictature de Franco) aux personnes juives pendant le Régime de Vichy, en passant par des Français «indésirables », militants politiques et syndicalistes ou encore des Brigadistes internationaux et autres réfugiés, Italiens et Portugais, fuyant les dictatures de Mussolini ou Salazar. Le camp n’a jamais été dirigé par des Allemands. Pendant la période de collaboration avec l’Allemagne nazie, c’est le Gouvernement français qui a envoyé des personnes juives vers les camps d’extermination de Drancy et Auschwitz. A la fin de la seconde guerre mondiale, des prisonniers de guerre allemands et des Français collaborateurs qui ont été internés à leur tour au camp de Gurs.
Effacer les traces d'un passé sombre
Aujourd’hui, la forêt recouvre la zone. Une forêt volontairement plantée pour effacer les traces d’un passé sombre que les autorités françaises, après l’Armistice, ont choisi un moment de cacher.
Un lieu de mémoires...
Il faut attendre la fin du 20ème siècle, avec la création dans les années 80 de «l’Amicale du Camp de Gurs» par d’anciens réfugiés espagnols internés et surtout la reconnaissance dans les années 90 par les Autorités françaises de leur responsabilité dans les internements et les déportations de personnes juives vers les camps d’extermination, pour que le camp de Gurs devienne un lieu de mémoires.
La visite inclut :
- un baraquement reconstitué en pleine forêt, où les élèves ont pu prendre conscience des conditions exécrables de détention des prisonniers : promiscuité, saleté, froid, faim, maladies apportées par les rats…
- l’infirmerie, reconstruite elle aussi à l’identique,
- des vestiges du «château d’eau»,
- des colonnes pour se souvenir des populations successivement internées au camp de Gurs, financées par des associations et organisations françaises et étrangères,
- le cimetière,
- un mémorial israëlite, lui même composé de stèles commémoratives reliées par un rail de train, reconstitué pour ne pas oublier la vocation mortifère de l’un des camps d’internement français du 20ème siècle.
Cette semaine de rentrée des vacances d’octobre, les élèves de 1TA et 1TCI-TMAT ont également visionné au Parvis Cinéma le film d’animation OU EST ANNE FRANK ! D’Ari Folman (2021).
https://www.parvis.net/cinema/ou-est-anne-franck-0
D’autres points d’entrée vers les conflits du 20ème siècle et notamment vers la seconde guerre mondiale seront proposés à ces élèves dans le cadre de l'enseignement d’Histoire-Géographie, notamment la découverte de documents authentiques incluant des photographies, lettres…
RESSOURCES
Pour les prolongements éventuels, Thomas Ferrer, Enseignant d'Histoire-Géographie au LEGT conseille :
-> un petit ouvrage de Claude Laharie, "l'historien de Gurs", très illustré :
-> un film documentaire, réalisé en 2016, auquel des élèves de terminale du lycée Jean Dupuy ont participé, diffusé pour la première fois sur France 3 Nouvelle-Aquitaine en avril 2017 :
[Ce film a reçu le soutien de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah]